Lectures-spectacles

Mardi 1er juillet - Château de Grignan - 19h15 - COMPLET
Un juif, un chrétien, un musulman : fraternels ou fratricides ?
Correspondance lue par les trois auteurs présents : Pierre Assouline, Abdennour Bidar et Éric-Emmanuel Schmitt 
En chaque siècle, des membres d’une religion prennent les croyants d’une autre pour cible. Notre époque n’y fait pas exception. Nos différences de foi entraînent-elles forcément la haine ? Si Dieu est le père, pourquoi les frères des trois monothéismes hésitent-ils entre la fraternité et le fratricide ? Durant l’année 2025, Éric-Emmanuel Schmitt a écrit sur ce sujet brûlant à Pierre Assouline, écrivain, juré de l’académie Goncourt, et à Adbennour Bidar, philosophe. Leur point commun ? Ils sont authentiquement et ouvertement ce qu’ils sont, chrétien, juif, musulman. Et ils cherchent à construire des ponts plutôt que des murs, dessinant à travers l’étude du passé les chemins pacifiés de l’avenir. Le festival commencera donc par une correspondance inédite, écrite pour Grignan, lue par ses auteurs. 

 

Mardi 1er juillet - Château de Grignan -21h30
Mandela, correspondance d'un prisonnier
Correspondance de Nelson Mandela
avec Marco Prince et Ysée, mise en scène Jérémie Lippmann, adaptation Beverly Charpentier
Tous s’attendaient à un bain de sang après la chute du régime blanc en Afrique du Sud et si ce bain de sang n’a pas eu lieu, c’est grâce à un seul homme, Nelson Mandela. Nous avons chacun des notions de Mandela le résistant et Mandela, l’homme politique, mais moins connu est Nelson le fils, Nelson le mari et le père qui a écrit à ses enfants : «Mes chéris, le juge blanc a décidé que je devais rester en prison pour le reste de ma vie. Il se peut donc que je ne rentre pas avant très longtemps, mais une chose est certaine : je reviendrai !».

 

Mercredi 2 juillet – 19h15 – Château-21h30
Un troupeau de solitudes 
Correspondance de Jacques Maritain, Paul Claudel, Georges Bernanos et François Mauriac
avec Maxime d’Aboville, Jean-Paul Muel, Frédéric Richaud et Charles Templon, mise en scène Stéfan Druet, adaptation Virginie Berling

Que peuvent avoir en commun un professeur de philosophie, un illustre poète diplomate, un écrivain turbulent et un romancier toujours inquiet ? La foi catholique. Qu’est-ce qui les sépare ? Tout le reste : les goûts esthétiques, la vision de l’écrivain, la guerre l’Espagne, l’attitude face au fascisme. Pendant vingt ans, leurs positions s’affrontent, se concilient, selon un jeu d’alliances à géométrie variable. Leurs échanges épistolaires sont ici construits comme des conversations, qui tourbillonnent entre raisonnements et émotions, amitié et trahison. C’est le drame intime de quatre âmes qui n’en finissent pas de chercher Dieu.

 

Mercredi 2 juillet – 21h30 – Château
Une plume sur le souffle de Dieu 

Lettres d’Hildegarde de Bingen
avec Brigitte Fossey et Claude Aufaure, mise en scène Stéphanie Tesson, adaptation Beverly Charpentier

Il y a 850 ans naquit Hildegarde de Bingen, dans la région de la Hesse rhénane, à l’ouest de l’Allemagne actuelle. Mais comment cette femme qui se disait « à peine lettrée », offerte au monastère de Disibodenberg à l’âge de huit ans où elle était emmurée comme oblate, est-elle devenue la grande Hildegarde, polymathe médiévale : abbesse bénédictine, compositrice, mystique, philosophe, écrivaine, botaniste et physicienne ? Elle entretenait une correspondance vaste et variée avec toutes les personnalités les plus importantes de son époque. De cette correspondance, il nous reste plus de 300 lettres qui témoignent d’une influence et d’une autorité exceptionnelles, surtout pour une femme à l’aube du XIIème siècle.

 

Jeudi 3 juillet – 19h15 – Château
Je suis Diogène le Chien

Lettres de Diogène et Cratès
  mise en scène Jeoffrey Bourdenet, adaptation Françoise Hamel

Diogène de Sinope, dit Diogène le Chien est un philosophe de l’école des cyniques grecs, au IVème siècle avant Jésus-Christ. Ayant, par éthique, décidé de vivre en chien errant, pour ne dépendre de personne et se suffire à lui-même, Diogène, philosophe athée, prône la harangue et les leçons en plein air, l’insolence, le dénuement, la plus grande pauvreté. Avec sa besace et son bâton, ses gestes outranciers en public, il passe de la cocasserie à la peur qu’il inspire parfois. «  Fort en gueule » , il ne craint rien. Il aime déstabiliser, aussi bien le roi de Macédoine que les simples passants. Mais tout cela repose sur une philosophie pratique, une connaissance, un savoir (Socrate, Platon…). Pour lui et les Cyniques grecs, vivre en chien c’est philosopher.

 

Jeudi 3 juillet – 21h30 – Château
Léon Bloy, pèlerin de l’absolu

Lettres de Léon Bloy
avec Albert Algoud et Séverine Vincent, mise en scène Gil Galliot, adaptation Gérald Sibleyras

Léon Bloy prie, se lamente, crie sa douleur et son amour de Dieu. Celui qu’on appelle Le Mendiant orgueilleux est un chrétien radical. Il porte en lui l’héritage des poètes qu’il a aimés et l’ambiance de son temps. En effet, le culte de la grande âme souffrante est un lieu commun de sa génération. Il ne cessera d’approfondir sa contemplation du vertigineux mystère de la douleur. Sa vocation n’était pas littéraire, il voulait devenir un Saint, sa vie fut, du reste, un chemin de croix. Ce pèlerin de l’absolu restera toute sa vie dans l’adoration de Dieu comme dans la détestation de la plupart de ses contemporains. Sans concession, jamais, il n’est pas sans rappeler des héros littéraires comme Cyrano de Bergerac ou d’Artagnan. Connaitre Bloy, c’est écouter l’adorateur, comme le contempteur. Léon Bloy est un mendiant plein de menaces et de prières.

 

Vendredi 4 juillet – 19h15 – Château
Je mérite bien un printemps

Lettres de Virginia Woolf
avec Alysson Paradis et Charles Templon, mise en scène Johanna Boyé, adaptation Raphaël Lucchini

On la connaît par ses romans, mais le style de Virginia Woolf se distingue singulièrement dans ses écrits personnels. A travers ses correspondances, ainsi que ses journaux et  la biographie établie par son époux, Léonard, le spectacle tente de saisir une face méconnue de l’autrice britannique. De sa jeunesse jusqu’à sa disparition, nous y découvrons ses doutes, ses rébellions, des quêtes infinies qui reviennent encore et encore, mais aussi ses amitiés et ses amours plurielles. C’est également son parcours d’écrivaine qui se découvre à nous, et son rapport intime au geste d’écriture. Nous assistons lentement à l’incarnation de la subtile confusion entre génie et folie, selon les propres mots de Léonard.

 

Vendredi 4 juillet – 21h30 – Château
Adieu pour jamais, adieu ! 

La dernière lettre de condamnés à mort

Avec Rachel Arditi et Philippe Lelièvre, mise en scène Panchika Velez, adaptation Cécile Berly

Création sonore Fred Fresson Avec les voix de Yvette Caldas, Aurélien Chaussade, Panchika Velez, Tessa Volkine, Stephan Wojtowicz

Condamnés à mort. Guillotinés (1793 – 1795) ou fusillés (1941 – 1945). Écrire une dernière lettre permet de contrôler la peur de mourir. L’écriture fait partie de la préparation à la mort. Une fois écrite, dans des conditions matérielles difficiles, le condamné réunit ses dernières forces pour faire face à la mort. La lettre écrite est l’ultime témoignage d’une vie qui, dans les heures ou minutes d’après, ne sera plus. Ces lettres donnent chair à des femmes, à des hommes, célèbres ou anonymes, condamnés à mort par une juridiction, quels que soient le contexte historique et le parcours politique – « l’ennemi » de la Révolution, le résistant qualifié de « terroriste » ou le collaborateur sous l’Occupation. Ces individus ont connu l’enfermement, la dégradation de leur santé physique et psychique. La plupart de ces dernières lettres de condamnés à mort ne sont jamais parvenues à leurs destinataires ou bien des semaines après leur exécution.

 

Samedi 5 juillet – 19h15 – Château
Athées, oh, grâce à Dieu! 

Lettres d’Élisé Reclus, Sébastien Faure, Laurent Tailhade et Octave Mirbeau

avec Paloma Duchesne et Bruno Solo, mise en scène Éric Laugérias, adaptation Albert Algoud

Au tournant des XIX ème et XX ème siècle, l’Église Catholique et la République se disputent âprement la direction morale de la société. Dans les années qui précédent la loi de Séparation des Églises et de l’État - votée en 1905 - libres penseurs, libertaires et anticléricaux affichent leur athéisme, fondant leurs discours sur la science qui bouscule et sape les fondements de la foi et du sacré. Ils appellent à la stricte neutralité de l’État et soutiennent la politique laïque d’Émile Combes. Les correspondances d’Élisé Reclus, d’Octave Mirbeau, de Sébastien Faure et de Laurent Tailhade, se font le vibrant écho de ce combat pour la laïcité. Alors que celle-ci est aujourd’hui souvent attaquée, ces lettres résonnent de façon toujours actuelle.

 

Samedi 5 juillet – 21h30 – Château
« Œil pour œil et le monde finira aveugle »

Correspondance de Gandhi et Léon Tolstoï

avec Jean-Pierre Darroussin, Alice Dufour et Gall Gaspard mise en scène Nicolas Briançon, adaptation Séverine Vincent

1909. Gandhi, jeune avocat en Afrique du Sud, défend avec ferveur les droits de la minorité indienne face aux lois discriminatoires des Britanniques. Tolstoï, quant à lui au crépuscule de son existence, retiré dans son domaine de Iasnaïa Poliana, défend de toute son âme l’œuvre d’une vie : sa foi inébranlable en la « non-résistance au mal par la violence ». Géographiquement lointains, appartenant à deux générations et deux cultures éloignées, Gandhi et Tolstoï ne se rencontreront jamais, mais s’écriront. Au travers de leur correspondance épistolaire, ils confieront au monde la mise au diapason de leur pensée. Diapason dont il est bon, aujourd’hui encore plus que jamais, de faire résonner le la.